Bodenlos – Vilém Flusser


Ins Universum der technischen Bilder (Dans l'univers des images
techniques), Lob der Oberflächlichkeit (Éloge de la superficialité) ou
Für eine Philosophie der Fotografie (Pour une philosophie de la photographie)
– avec des titres aussi visionnaires, Vilém Flusser (1920–
1991) est devenu un des penseurs de la communication et des médias
les plus influents des dernières décennies du XXème siècle. Flusser
s'est donné pour mot d'ordre de relever le défi qui consiste à
repenser les arts en intégrant le fait que de nos jours, notre existence
est devenue fondamentalement technique.
À la manière d'un parcours, l'exposition Bodenlos – Vilém Flusser et
les arts invite à se représenter le mouvement de la vie de fugitif de
Vilém Flusser comme une illustration de ce pouvoir du contexte
qu'on appelle également le XXème siècle.
La pensée et les écrits de Flusser reflétaient en permanence l'expérience de
la (sur)vie de la diaspora. Lorsqu'il avait dix-neuf ans, pour fuir la menace
nazie, le pragois est parti pour l'Angleterre, avant de gagner le Brésil où il a
passé trente ans. Il est retourné en Europe durant la dictature militaire et il a
vécu en Italie, en Suisse et en France, où il a passé près de 20 ans. À la fin
des années 1980, il était devenu un grand nom de la théorie des médias, et
en tant que tel, il participait régulièrement à des forums académiques en
Allemagne.
Flusser a exorcisé ce passé devenu presque irréel en développant une anticipation
approfondie de ce qui caractérise le début du XXIème siècle – qu'il exprime
par le biais des arts et de ses écrits. En plus des manuscrits, documents
photo et audio, artefacts numériques, carnets de voyage et correspondances
de Flusser, l'exposition présente les travaux de près de 30 artistes
auxquels Flusser fait référence et qui ont entretenu une correspondance ou
collaboré avec lui, tels que Louis Bec et Fred Forest.

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